Septante activistes qui mènent une opération clandestine pour bloquer l’abattoir de Saint-Vith, au pied des Hautes-Fagnes. Un ancien éleveur devenu végane qui a choisi de recueillir et protéger des animaux promis à la mort avec sa compagne. Trente-trois inculpés auditionnés lors d’un procès à Charleroi, poursuivis pour avoir volé des faisans et saboté des miradors de chasse. Voici, en trois chapitres, une histoire contemporaine de l’activisme antispéciste en Belgique, ou la tentative d’une révolution : celle d’en finir avec l’exploitation, par les humains, de milliards d’animaux.
Entre le couteau et l’animal Février 2024. Après des semaines de préparation, de repérages et d’échanges via la messagerie sécurisée Signal, les membres du collectif antispéciste 269 Libération animale se rassemblent dans un parc municipal de Luxembourg, à proximité d’un parterre de pivoines. Le groupe d’activistes qui pratique la désobéissance civile et l’action directe à l’encontre des géants du secteur de l’abattage européen s’apprête à frapper une nouvelle cible. L’ambiance est tendue, les militants les plus anciens, souvent connus des services de police, redoutent d’être interpellés si près du but. L’un des organisateurs, d’une voix douce et autoritaire, rappelle les dernières