Bruxelles va-t-elle aussi mal qu’on ne le prétend ? Est-elle aussi rose qu’on la dépeint ?
Entre une immersion façon The Wire à Forest, un portrait du manneken Remco Evenepoel dans l’Ouest, un inventaire des plaines de jeux de la capitale et des chroniques et interviews en tous genres, Wilfried s’installe cet automne aux quatre coins de la ville-monde.
À découvrir également dans ce numéro trente-deux : un diptyque d’entretiens sur la Palestine, une conversation-fleuve avec Paul Magnette et le fascisme contemporain, ainsi qu’une grosse louche de vol-au-vent made in Lunch Garden.
Sommaire
Bruxelles brûle-t-elle ?
Est-ce que tout va si mal ? Est-ce que rien ne va bien ?
C’est ce qu’on s’est demandé à propos de Bruxelles. Pour avoir un début de réponse, on a réuni deux toubibs : l’économiste Bruno Colmant et le philisophe Philippe Van Parijs. Après quoi, on les a laissés déjeuner en paix.
Ceci n’est que le premier jeu de mots avec la commune du sud-ouest de Bruxelles et le film de Robert Zemeckis. Pour trouver le second, plongez-vous dans ce long récit qui emmène du parc Duden au marais de la vallée de la Senne. Là où s’écrit l’histoire de la capitale.
Bruxelles vit au-dessus de ses moyens
Mais ce n’est pas tout à fait de sa faute. Isabelle Pauthier, historienne de l’art, ancienne députée Ecolo, et plein d’autres choses car son CV est long comme un canal, ausculte pour Wilfried les relations entre la capitale et le reste du pays.
Chassés de l’espace urbain, les enfants n’ont plus d’autre endroit où aller que les plaines de jeux. Ça tombe bien, Bruxelles s’est prise de passion pour les tobogans.
Il est né dans la campagne du Brabant flamand, mais ce fort en gueule de Remco Evenepoel a peu à peu déplacé son identité vers la capitale. Peut-on désormais parler de lui comme d’un coureur bruxellois ?
Israël-Palestine
Déborah Gol, la mémoire de la Shoah et la guerre en Palestine
Fille de Jean Gol, elle raconte le destin tragique de ses ancêtres originaires de l’Est, l’histoire de sa famille et son intégration réussie, son rapport avec Liège. Et s’inquiète de l’avenir, entre les crimes commis par Israël et le climat détestable qui règne en Belgique.
La Palestine, passion et chagrin de Bichara Khader
Le professeur de l’UCLouvain, grandi en Cisjordanie, lutte chaque jour à sa manière contre la machine
d’occupation israélienne devenue « inarrêtable ».
« Le problème ne se limite pas à Netanyahou, le problème remonte à 1896 », commence-t-il.
Ainsi s’appellent les membres de l’équipe paracycliste de Palestine. Chassés de Gaza, arrivés
en Belgique comme demandeurs d’asile, ils ont pris le départ des championnats du monde de Renaix. Sans sponsor officiel, mais avec le feu ardent de la passion.
Cassettes détruites, vinyles confisqués, amis artistes emprisonnés ou tués : tel est le sort des musiciens palestiniens, à qui notre chroniqueur Philippe Marczewski rend hommage. En formulant l’espoir
que cet héritage musical ne finisse pas sous les
bombes.
Autres épisodes
Paul Magnette, un été en hibernation
Comment repousser le «fascisme contemporain» qui gagne l’Europe, moins pernicieux que celui de Mussolini mais tout aussi violent ? Pour ça, il faudrait que la gauche développe une stratégie. Mais quelle stratégie? Répondez, monsieur Magnette.
« Wilfried » a pris le Sambre Express (plouf)
Balade fluviale au ralenti entre Charleroi et Namur, au moment où l’Europe veut faire de l’axe Le Havre-Rotterdam une voie stratégique rapide pour le transport de marchandises. Oui mais la nature,
dans tout ça? Et les gens?
Adieu vol-au-vent, steak de mer…
Enfin non, pas tout à fait adieu, car il reste quelques Lunch Garden au pays de la frite, mais la faillite silencieuse de l’enseigne belge a envoyé au chômage des centaines d’employés. Et mis fin à une époque où l’on tapait encore la belote au restaurant.
Mais pourquoi les étudiants d’Europe centrale lisent des romans belges ?
Wilfried a fait le voyage jusqu’à Varsovie et Poznań, un dico français-polonais dans la popoche.
Bonus
Le conseil de classe, le purgatoire du mois de juin
Ou comment s’y prendre pour qu’on ne réduise pas les élèves à des moyennes. Une chronique de Claire Ninin.