Les Engagés, parti catholique zombie ?

N°30 / Printemps 2025
Journaliste François Brabant
Journaliste Pierrick Vernier

Ce fut l’une des leçons inattendues des élections de juin et octobre 2024 : en Belgique francophone, les centristes sont redevenus centraux. Nouveau style, nouveau discours, nouveau positionnement (au centre droit plutôt qu’au centre gauche), nouvelles priorités (la question environnementale, entre autres), nouvelles figures (de Jean-Luc Crucke à Élisabeth Degryse), et même nouvelles couleurs (le turquoise au lieu de l’orange). Mais la nouveauté s’arrête-t-elle aux portes de la sociologie et de la géographie ? Les zones de force du succès des Engagés laissent penser que le parti a gardé « quelque chose » de son ancien héritage chrétien. Un « quelque chose » bien difficile toutefois à cerner.

Neuf juin 2024. Au bout d’un long dimanche électoral, Maxime Prévot exulte. « Mais quelle belle victoire ! » Le cri est une libération, une explosion. Une victoire électorale ? Même les plus chevronnés parmi les militants centristes n’en avaient pour ainsi dire jamais connu. Depuis le début des années 1990, le parti enchaînait défaite sur défaite. La rotation des présidents (Gérard Deprez, Charles-Ferdinand Nothomb, Philippe Maystadt, Joëlle Milquet, Benoît Lutgen, Maxime Prévot enfin) n’y avait rien changé. Les opérations de rénovation (le Nouveau PSC en 1998) et de changement de nom (le CDH en 2002) s’étaient révélées impuissantes à endiguer le déclin. Au mieux, les

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