L’inflexion des voix chères qui se sont tues

N°30 / Printemps 2025
Journaliste Nicolas Lahaut
Photographe Jean-Benoît Graas

Il y en avait partout, absolument partout. Dans les faubourgs de Saint-Trond, dans les ornières de Saint-Hubert, sur les hauteurs de la Croix-Scaille, dans les caves de Houffalize. Et puis les grenouilles rousses ont presque toutes disparu. D’un claquement de doigts, sans sommation, sans explications claires non plus. Il y en avait, puis il n’y en avait plus. On trouve bien des suspects, certains plus louches que d’autres, mais pour tirer l’affaire au clair il faudrait s’en soucier. Alors s’en soucie-t-on ? Hélas, non.

Sonnet de Verlaine à placer en drapeau à droite, comme une citation au début d’un livre Est-elle brune, blonde ou rousse ? — Je l’ignore. Son nom ? Je me souviens qu’il est doux et sonore Comme ceux des aimés que la Vie exila. Paul Verlaine, Mon rêve familier C’était au printemps 2023. Le pick-up Ford Ranger noir de Cédric rebondissait sur un chemin cahoteux qui longeait une zone marécageuse investie par une mare. Julie avait jeté un œil pensif au plan d’eau. À la radio, on passait du Léo Ferré, un air un peu baroque sur lequel il chante le poème Mon rêve

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