S’il a préféré rester président du MR plutôt que devenir ministre, c’est notamment, dit-il, pour mener à bien sa « guerre culturelle ». Et peut-être aussi pour continuer à regarder la télé, lui qui semble connaître par cœur l’annuaire de tous les journalistes et de toutes les émissions du pays. Dans cette croisade, la RTBF lui apparaît comme un « leader d’audience » stratégique, et surtout problématique, qu’il s’estime en droit de remettre en question. Distorsion de concurrence, usage inapproprié de la dotation publique, absence de diversité dans les rédactions, approche éditoriale trop à gauche et trop bruxello-centrée : pour ces raisons et d’autres encore, Georges-Louis Bouchez envisage, à terme, la disparition de la RTBF.
Depuis son arrivée à la tête du MR en 2019, Georges-Louis Bouchez a multiplié les critiques adressées aux médias, en particulier la RTBF. Il cible parfois nommément certains journalistes, pris à partie sur le réseau X. Mais quelle est la logique d’ensemble qui se cache derrière l’enfilade de polémiques et de propos dénigrants, d’interpellations rugueuses ? Pendant près de trois heures, nous avons interrogé le président des libéraux pour questionner dans les profondeurs sa vision du service public. Et pour tenter de percer le plan qu’il fomente pour l’avenir — ou absence d’avenir — de la RTBF. Que ce soit sur