2004 : Un cartel pour le confédéralisme
L’avocat anversois Fons Borginon devient en janvier 2001 le président de la Volksunie. Son grand-père Hendrik Borginon, mobilisé sur le front de l’Yser en 1914-1918, faisait circuler des feuillets clandestins parmi les soldats flamands ; il signa en 1936, au nom du VNV, l’un des signataires de l’accord de coopération avec les catholiques du KVV. Fons prolonge la lignée. Et d’une certaine manière, il l’achève. En septembre 2001, la Volksunie épuisée par les querelles intestines s’autodissout. Fons Borginon éteint l’interrupteur, puis s’en va rejoindre le VLD, où il retrouve certains de ses anciens camarades nationalistes (Gabriëls, Somers, Coveliers…). Le reste de la Volksunie essaime aux quatre vents, ses élus trouvant asile qui au SP.A, qui au CD&V, qui chez Groen.
Une minorité de membres, les plus intransigeants, se regroupe au sein de la Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA). Article 1 des statuts : l’indépendance de la Flandre. Premier test électoral en 2003, échec cuisant : Geert Bourgeois est l’unique député élu. Réalistes, les dirigeants de la N-VA négocient un adosse-ment au CD&V, nouveau sigle du CVP, avec un V qui ne signifie plus volks (populaire) mais Vlaams (flamand), tout un programme. Ce que Vaast Leysen n’avait pu réaliser trois décennies plus tôt se matérialise : voilà les chrétiens-démocrates et les nationalistes réunis au sein du Vlaams cartel, le cartel flamand. Objectif déclaré, assumé : faire basculer la Belgique dans le conservatisme.