Après des décennies d’hégémonie socialiste, la libérale Caroline Taquin est devenue bourgmestre de Courcelles en 2012. Un tournant pour cette commune de la périphérie nord de Charleroi, façonnée par un long passé minier. Depuis, l’ancienne institutrice, réélue en 2018, aligne les succès électoraux et apparaît largement favorite pour l’échéance de 2024. Le PS ne semble pas près de reconquérir son ancien bastion.
Rouge était Courcelles. De mémoire d’habitant, on n’avait jamais vu que des bourgmestres socialistes. Les puits de mine forés au nord, au sud, à l’est, à l’ouest, la poussée du Mouvement ouvrier à la fin du XIXe siècle, l’explosion démographique qui avait accompagné l’essor industriel de Charleroi et de sa périphérie, tout cela avait concouru à asseoir une gauche hégémonique pour des décennies. Puis arriva Caroline Taquin. Une institutrice. Parole directe, contact facile, arguments effilés, énergie folle. Une nature. Une trempe. Et l’ancienne scène politique s’effondra. Caroline Taquin administre Courcelles depuis 2012 — onze ans qu’elle peut garer sa berline