LUCILLE ET LES SARDINES DE LA SEMOIS

N°28 / Automne 2024
Journaliste Gaëtan Spinhayer

Elle n’a aucun site web, sa page Facebook n’affiche rien qu’un nom et la sonnerie de son téléphone fixe meurt le plus souvent sans réponse. Pour rencontrer Lucille, mieux vaut viser directement Herbeumont, vallée de la Semois. À 80 ans, ancrée sur son morceau de rive droite, l’Ardennaise y perpétue un accueil rustique de campeurs et d’amateurs d’Orval, à rebours des accents luxueux des « écolodges », « hébergements insolites » et autres « expériences glamping » qu’elle voit pulluler autour d’elle.

Une main prend appui sur la patine du bar, bras tendu. L’autre décrit des cercles aériens avec le goulot, délivre lentement le vieil Orval dans un tourbillon brillant. Les verres ont été comptés, extraits de la vieille étagère, rangés sur le plateau métallique. Lucille ne les incline pas, elle les alterne au rythme des poussées de mousse, jusqu’à obtenir une écume qui domine le bord. Ça sent la levure et les vieilles boiseries. Blottie entre le château médiéval d’Herbeumont et le Tombeau du Chevalier, Lucille Willaime vit dans son moulin et son extension en pierre qui abrite le café, avec

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