L’école, cette société dans la société qui raconte si bien son époque. Pour « Wilfried », Claire Ninin livre un instantané de son quotidien d’enseignante en zone rurale. Dans ce numéro : les adieux tout en émotion de la fin juin , la parenthèse estivale qu’on aborde sur les rotules, la rentrée qui revient au galop. Et au milieu de tout ça, l’annonce d’un nouveau gouvernement, avec son lot de petits espoirs et de grandes désillusions.
L’année scolaire semble s’être terminée hier, pourtant l’été s’évapore déjà. Dernier rendez-vous de l’année : la réunion de parents où les élèves sont venus, leur gêne planquée derrière un bouquet de fleurs ou un « c’est pas grand-chose » entre les mains. On les a accueillis, petit air de « mais enfin il ne fallait pas » sur le nez. On a minaudé, rougi, trébuché sur quelques mercis maladroits. Ils nous ont observés du coin de l’œil, satisfaits de leur petit effet. Une fois le bulletin rendu, dernière formalité, il a fallu se dire au revoir. L’habituelle poignée de main a semblé tout à coup