Bituralia, « Wilfried » a glissé au salon des mandataires

N°23 / Été 2023
Journaliste Nicolas Lahaut

19 h 20,
WC, eau du lavabo

On s’est caché dans les toilettes du palais 4, fermement décidé à mener notre investigation à terme. Le lecteur a le droit de savoir : l’after du salon des mandataires, ce moment de sociabi-lité sélective décrit par beaucoup comme l’ins-tant de toutes les débauches, a-t-elle encore bien lieu ? Tandis que l’on patiente, avachi sur l’abattant d’un WC, le sommeil nous soustrait à la réalité.
On se réveille une demi-heure plus tard avec un début de mal de cheveux. On passe la tête dans le hall du palais 5. Une poignée de résis-tants sont agglutinés autour d’un comptoir. Pas de personnalité connue. Pas d’effervescence notable. On jette l’éponge. Si after dépravée il y a, le secret du lieu est bien gardé.
Un soleil pourpre s’écrase sur la rase campagne de Famenne. L’heure de marche — de Marche, hilarant — jusqu’à la Toyota Aygo, fabrication 2012, nous fera dégriser. Devant nous, Steph titube. L’entrepreneur en bâtiment, qui n’en est pas à son premier Municipalia, part lui aussi à la conquête de sa voiture. Il balbutie : « J’ai trébuché au troisième stand.
— Je crois que vous devriez faire une sieste avant de démarrer.
— On ne t’a pas dit ? La police ne contrôle pas le jour du salon. Enfin : tout le monde le sait. »

Wilfried N°23 - Belgique Vagabonde


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