Oignies-en-Thiérache, un village convoité au coeur de la grande forêt

N°23 / Été 2023
Journaliste Nicolas Lahaut
Photographe Olivier Papegnies

On l’appelait autrefois « le village des veuves », parce que les ouvriers du schiste y succombaient jeunes à la silicose. Oignies figure aujourd’hui dans le top 15 des communes les plus pauvres de Wallonie. C’est l’une des plus belles aussi. Une clairière au milieu de la grande forêt de Nîmes où, depuis plusieurs années, le tourisme est à la fois une aubaine et une malédiction : projet de « glamping » combattu par les locaux, pelletées de secondes résidences, hôtel du village racheté par la famille du milliardaire Albert Frère, citadins en complet de chasse. Et la vie villageoise, qui résiste vaille que vaille.

L’entrepreneur bruxellois bataille avec sa clé USB. On a déployé un tas de chaises dans la salle de fêtes, cent cinquante au moins, autant de postérieurs en dépoussièrent les assises, trépignent d’impatience, se tortillent d’agacement. « Vous portez des baskets blanches. À Oignies, on ne porte pas de baskets blanches ! », l’interpelle depuis l’assemblée le responsable du camping du village. Ses voisins de rangée confirment d’un hochement de tête entendu. L’entrepreneur ne se laisse pas décontenancer, parvient à lancer son PowerPoint et se met à dépeindre devant l’assistance cette nuit australienne mémorable écoulée dans une cabane coquette en haut d’un acacia, ce

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