Anatole Naïmi, ultracycliste

N°23 / Été 2023
Photographe Karoly Effenberger

L’âme vagabonde, voilà un trait qu’on prête rarement aux grands sportifs, encore moins aux fous qui sacrifient jeunesse, bonne chère et pilosité pour intégrer le peloton professionnel. Dans un bistrot de Liège, l’écrivain Philippe Marczewski a rencontré l’un de ces oiseaux rares, doté d’un sens de l’aventure semblable à celui des premiers coureurs du Tour de France. Anatole Naïmi, vingt-trois ans, pratique l’ultracyclisme. Une forme de retour aux origines où, seul, il trouve le plaisir en se confrontant aux éléments, le froid ou la chaleur, la pluie, le vent. Et la nuit, bien sûr.

Le jeune type assis face à moi dans un bar du centre de Liège a mis d’entrée le grand braquet et commandé une bière forte, en plein après-midi. Je me suis mis dans sa roue et j’ai essayé de suivre, à mon rythme. De sa casquette s’échappent en pagaille de grandes boucles noires du genre méditerranéen. Avec sa barbe sauvage et des sourcils épais en guidon de VTT, elles lui donnent des allures d’apôtre et de faux airs de Sócrates Vieira de Oliveira, le dieu brésilien du football qui préférait la vie véritable et la solidarité humaine à la compétition.

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Wilfried N°23 - Belgique Vagabonde


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