Dans la présumée plus petite ville du monde, mais surtout la plus touristique de Wallonie, un riche investisseur achète presque tout ce qui se vend : maisons, fermes, bois, champs, campings, golfs, parcs de loisirs… Le milliardaire flamand Marc Coucke a transformé Durbuy en un micro-laboratoire d’économie politique, où flotte cette question : jusqu’à quel point un homme peut-il privatiser une ville ? « Wilfried » a voyagé en trois temps au bord de l’Ourthe, entre les vieilles pierres et les Lamborghini, à la recherche de « l’âme » de Durbuy.
Tant que Durbuy n’abritera pas d’héliport ou de petit aérodrome pour jets privés, il faudra l’atteindre par la route, et donc se heurter net à son caractère irréel, cratère immédiatement magnétique, apparition à la fois anachronique et très contemporaine, un petit amas de pierres calcaires à l’aspect médiéval, rien qui ne ressemble à ce qui a été vu en chemin, depuis que j’ai quitté le train à Namur pour approcher à vélo l’autoproclamée plus petite ville du monde. Rien, car il n’y eut que des routes de campagne belles et banales, des zonings commerciaux, des villages calmes, et puis soudain,