Le 23 octobre 2018, l’actionnaire Nethys annonce un copieux dégraissage dans les effectifs des Éditions de l’Avenir. La déflagration prend peu à peu la forme d’un combat sans merci qui mouillera la société à tous les étages, des patrons aux employés, des lecteurs aux ministres régionaux. Beaucoup en sont sortis en lambeaux. Plus de cinq ans après, et avant que l’oubli n’efface tout, ils racontent pour « Wilfried » les dessous d’une saga politico-médiatique d’une énorme complexité. Voici le deuxième volet de notre enquête.
VI. Un week-end pas comme les autres Samedi 16 février 2019, aux alentours de midi. Emmanuel Wilputte, président de la SDR des Éditions de l’Avenir, ponctue une randonnée entre amis dans un restaurant italien près de la cathédrale Saint-Aubain, à Namur. La veille, il a suivi à distance la sortie de l’édition coup de poing. Alea jacta est, ils débrieferont lundi. Au moment où le plateau de mousses arrive, son téléphone frémit sur la table. Un SMS laconique d’un numéro inconnu : « Pourriez-vous m’appeler dès que possible ? Stéphane Moreau. » Un canular ? Aucun collègue n’oserait. Dix minutes suspendues, puis il s’exécute et compose le