« Notre société tolère davantage la diversité qu’il y a vingt ou trente ans »

N°29 / Hiver 2024
Journaliste François Brabant
Photographe Karoly Effenberger

Enfant de la vallée de la Vesdre, lui qui a grandi avec des « Kévin » et leur sentiment d’abandon par les élites, avec les chansons de Renaud, avec les ambiances d’après-match à la buvette de son club de foot, Hassan Bousetta est devenu professeur de sociologie à l’université de Liège, spécialisé dans les migrations et la géopolitique de la Méditerranée. Un regard qui fait autorité sur l’immigration marocaine en particulier, mais aussi sur le déclin du PS pour lequel il fut sénateur, et plus largement sur les questions identitaires, nouvelle matrice du discours politique. Révolté par la théorie fallacieuse du « grand remplacement », il croit en la « capacité intégratrice de nos sociétés ». Regardez la périphérie liégeoise, veut-il donner en exemple. Mais… regardez un peu moins Bruxelles.

Une journaliste du Vif a un jour écrit à son propos qu’il était « le sismographe de l’immigration marocaine ». Et c’est vrai que, depuis trente ans, Hassan Bousetta scrute d’un œil de lynx toutes les vibrations qui traversent cette part importante de la société belge, qui a des racines du côté de Tanger, Al Hoceïma, Imzouren, Agadir, Meknès ou Essaouira. Il sait intuitivement ce qu’elle ressent. Il en mesure les contradictions. Il en connaît les espoirs et les peines rentrées. Il en décrypte les explosions, les débordements. Il la comprend car il en vient, sans s’y fondre complètement. Il n’a pas grandi

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