Fondateur du célèbre festival de Dour et propriétaire immobilier en pleine expansion, Carlo Di Antonio possède la moitié de la commune, ses petits frères et sœurs le reste. Son itinéraire de self-made-man, champion d’athlétisme, fils de mineur des Abruzzes devenu ministre et millionnaire à la force des bras, suscite l’admiration et sert d’exemple à la fratrie. Alors pourquoi diable la popularité du bourgmestre horticulteur est-elle en train de s’effondrer ? Balade au Borinage, dans le Little Italy des charbonnages et les vieux bars enfumés.
Carlo Di Antonio est en période de jachère médiatique. Il ne répondra pas à nos questions. Ce n’est rien. Il suffit de se promener à Dour, la ville qu’il a inscrite en capitales sur la carte du monde avec son festival pharaonique, pour avoir l’impression constante d’être aux côtés de Carlo Di Antonio. De sentir son souffle, son pouls, de marcher sur ses pas, de voir son ombre se dessiner sur les façades. Le bar où travaille l’une de ses sœurs, par exemple. La société de l’un de ses frères. L’immeuble à appartements en construction, dont il est le propriétaire.