Yves Leterme, « Bientôt, les francophones n’auront plus personne à qui parler »

N°10 / Hiver 2020
Journaliste Raf Liekens

Il restera pour toujours « l’homme aux huit cent mille voix », le plus gros score personnel depuis 1979. Et aussi l’homme qui a changé le cours de l’histoire en tendant une main à la N-VA quand le microparti nationaliste était à terre. Et encore l’homme qui chantait la Marseillaise à la place de la Brabançonne. Flamingant né sur la frontière franco-belge, Premier ministre du précédent gouvernement en affaires courantes, Yves Leterme est aujourd’hui retiré de la vie politique. Mais il l’observe de près. Et il voit beaucoup de choses qui périclitent, à commencer par l’État belge. Heureusement, le Standard de Liège, son club de foot adoré, échappe à ce mouvement décadent.

Impossible de comprendre la Belgique de 2020 sans tenir compte du phénomène Yves Leterme. L’homme a d’abord été échevin d’Ypres, puis député fédéral. Lorsqu’il accède à la présidence du CD&V en 2003, le parti est en pleine fièvre confédéraliste. Deux ans plus tôt, lors d’un congrès à Courtrai qui a fait date, les chrétiens-démocrates ont abandonné l’ancien sigle CVP. Dans la nouvelle appellation, le V ne signifie plus volks (populaire) mais Vlaams (flamand). L’inflexion flamingante est manifeste et Yves Leterme entend bien accentuer le processus. C’est lui qui prend la décision, au début de l’année 2004, de former un cartel

Cet article est réservé à nos abonnés

Wilfried N°10 - Le circuit franco-belge


Éditions précédentes
N°28
La Wallonie qui se lève tôt
N°27
Au cœur du nationalisme
N°26
La fièvre
Newsletter

Le magazine qui raconte la Belgique par emails