Pur produit de l’élite française, Juan Branco, 30 ans, possède une carte de visite invraisemblable. Grand défenseur des gilets jaunes, ancien avocat de Jean-Luc Mélenchon, avocat du lanceur d’alerte Julian Assange, journaliste au « Monde diplomatique » et aux « Inrocks », il dénonce aujourd’hui les dérives liées aux réseaux de pouvoir en France. L’élection de Macron ? Une imposture démocratique. La verbalisation de « Wilfried » pour manifestation illégale, la veille de notre entretien ? La démonstration d’un pouvoir à la légitimité vacillante. La Belgique ? Un pays qu’il va bien falloir démembrer, un jour. Rencontre, menottes aux poings, un an après le début du mouvement des gilets jaunes.
« Allô chérie ? Je suis à Paris, sur les Champs. On est encerclés par la police. Une histoire de gilets jaunes, apparemment. Je passais par là, je n’ai pas compris. Ne t’étonne pas si je rentre tard… » L’homme ne bluffe pas : le motif de son immobilisation le taraude. Il n’est pas le seul. Au pays des gilets jaunes, où nous avons prévu de rencontrer l’un de leurs défenseurs, l’avocat, journaliste et pamphlétiste Juan Branco, Wilfried aussi est de passage. À terre, précisément. Dans la patrie des droits de l’homme, nous mesurons, malgré nous, l’ampleur des dérives policières