Vilvorde city, le Brooklyn de Bruxelles

N°13 / Automne 2020
Journaliste Tom Pardoen
Photographe Diego Franssens

En 2008, lorsque Tom Pardoen signe l’acte d’achat de sa nouvelle maison, il sent poindre en lui une once de nervosité. Il est sur le point de s’installer à Vilvorde, ville où il n’a jamais mis un orteil et dont il ne connaît que la sinistre réputation : crasseuse, décrépite, paumée. D’autant qu’à l’époque, l’endroit ne peut pas encore se targuer d’être le premier fournisseur de combattants belges en Syrie. Douze ans plus tard, Tom n’a pas quitté la ville, qui affiche la croissance la plus rapide de Flandre. « Wilfried » lui a proposé de sonder l’âme de ce microcosme intrigant. Un récit d’amour et d’espoir, qui préfigure aussi l’avenir de tout le pays.

Dans la chaleur d’un soir de juillet, je me prélasse sur mon balcon en bonne compagnie. La table est garnie de bières et de tapas : mon ami Olli et moi avons décidé de nous faire plaisir. Notre champ de vision saisit l’essence des lieux : l’usine Renault, à l’arrêt depuis deux décennies, mais d’où une lueur jaillit encore tous les soirs. Le viaduc et son éternel bruissement, la Senne, qui a si longtemps servi d’égout à ciel ouvert. Agrémenté du vol placide d’un couple de cigognes, le tableau frise la perfection post-industrielle. Tout comme moi, Olli vient d’ailleurs. Je suis curieux

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Wilfried N°13 - Belgique année zéro


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