De la Wallonie, où Gwendolyn Rutten a vécu plusieurs années, elle apprécie la générosité, la franchise de Paul Magnette et Georges-Louis Bouchez, l’égalité des chances offerte sans complexe. Sur la Flandre, où elle est née et où elle vit, elle jette en revanche un œil de plus en plus vigilant depuis un certain dimanche noir de 2019. Gwendolyn Rutten vient de raccrocher après huit années à la présidence du parti libéral flamand. Le temps l’a adoucie, dit-elle. Elle se sent sociale, rêve d’une politique qui ose le doute et l’honnêteté, veut exercer un pouvoir affranchi de tout titre. L’amorce d’une renaissance?
L’entretien a quelque chose d’irréel. On doit soi-même parfois se rappeler qu’on est en train de bosser, se reconcentrer. Ne pas se laisser distraire par un insecte bourdonnant passant devant l’interlocutrice. Ne pas se plonger dans les conifères où pointe le clocher de Notre-Dame d’Aarschot, décor virtuel digne d’un plateau télé qui s’étale derrière Gwendolyn Rutten façon « écran vert ». Ne pas non plus se laisser tenter par un rapide coup d’œil au dictionnaire en ligne pour ce mot néerlandais qu’on a sur le bout de la langue. Casque de gamer ou de téléopérateur sur les oreilles, d’où s’étire