Frank Robben, l’omniscience derrière le contact-tracing

N°12 / Été 2020
Journaliste Quentin Jardon
Photographe Karoly Effenberger

Le traçage du coronavirus provoque un énorme malaise, mais d’où provient-il ? On remonte les fils, et ils conduisent tous à la même pelote : un certain Frank Robben. Le serviteur de l’État en charge de la circulation des données privées de santé et de sécurité sociale de tous les citoyens belges. Un génie de l’informatique présenté comme totalitaire, anti-francophone, plus puissant que les ministres, titulaire d’un mandat illégal et sujet à quantité de conflits d’intérêts. Incontournable dans le dispositif du « contact tracing », il a mis en place un système digne d’un État policier, d’après les témoignages recueillis. La Belgique est prête pour ressembler à la Chine.

La vie de Frank Robben se déroule dans un bureau de 30 m2. Une table de réunion, des chaises recouvertes d’un tissu en coton rouge, une horloge déréglée, des murs sans décoration; on dit qu’il dissimule aussi un lit de fortune, et qu’il s’est déjà fait surprendre en peignoir juste avant la première réunion du jour. L’horizon de Frank Robben est borné par le quai de Willebroeck, où la tour UP-site s’est adjugé le paysage du nord de Bruxelles, le bassin Vergote qui est comme le bourrelet du canal, les industries mortes sur l’autre rive et, au-delà de l’avenue du

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