Il fallait se faire petit. Se tenir à l’écart de toute revendication politique. Assurer son existence. C’était la règle, dans la petite famille de Marloie. Pourtant ça lui cramait les entrailles, à Christine Mahy. Les inégalités partout. La pauvreté tout le temps. Quand, à l’école d’assistance sociale, on lui avait appris à réparer les gens, elle avait dit merde. Le problème, ce n’était pas l’inadaptation des exclus. L’ennemi, c’était le système. Et elle le combattrait en collectif. En 1980 dans le quartier de la Fourche comme en 2022 au Réseau wallon de lutte contre la pauvreté. Pour relayer la voix des écrabouillés parmi les grands.
D’où viennent-elles ? Sont-elles l’invariable fruit des interactions humaines ? Une réalité aussi impérieuse que l’obscurité des espaces vides, la course excentrique des étoiles, les cellules qui s’étiolent, les sandwichs mous ouverts sur le dessus des jours d’obsèques ? Sont-elles tout l’inverse ? Un aléa de l’histoire, une contingence ? Qui dit vrai à leur propos ? Jean-Jacques Rousseau, qui retrouve dans les sociétés primitives l’innocence des nouveau-nés, pour qui le progrès, l’agriculture, les villes, la civilisation, l’État ont logiquement mené la grande communauté des bipèdes à la décadence morale ? Ou Thomas Hobbes, quand il invoque les bas instincts
