Il se défend d’être révolutionnaire, mais son C.-V. renseigne une jeunesse vaguement anarchiste, et sa pensée politique témoigne d’une volonté de tout chambouler : taxation des grandes richesses, fin du nucléaire, limitation à 100 km/h sur l’autoroute, tirage au sort citoyen… Renégat du MR, fils spirituel de Jean Gol, marchepied puis rival de Georges-Louis Bouchez, Jean-Luc Crucke vient de réchapper d’un cancer, une expérience qui l’a transfiguré. Il a profité de sa convalescence pour lire non pas l’intégrale de Largo Winch mais celle des rapports du GIEC. « Je ne sais pas si le commun des mortels est conscient de la catastrophe qui s’annonce », s’inquiète ce grand randonneur du Pays des collines, qui dit comprendre les activistes radicaux qui ont 20 ans aujourd’hui. Puisque personne ne bouge assez, il prépare pour 2024 un retapissage du paysage politique dont les couleurs sont encore indéfinies, mais où le vert à coup sûr devrait tout éclabousser.
Sa prise de conscience écologique et sociale n’est certes pas aussi soudaine, pas aussi radicale, que ne le fut la conversion de Paul de Tarse au catholicisme, sur le chemin de Damas. Mais tout de même, il y a dans l’évolution politique de Jean-Luc Crucke un tour spectaculaire qui ne cesse d’étonner. Où s’arrêtera-t-il ? Lui-même, sans doute, se le demande encore. Émargeant Figurant parmi les proches de Jean Gol d’abord, de Didier Reynders ensuite, devenu bourgmestre de Frasnes-lez-Anvaing en 1997, élu pour la première fois député en 2004, il occupait au sein du MR, jusqu’il n’y a pas si