On le dit brutal, lettré, visionnaire, autoritaire. Doyen des bourgmestres de Wallonie, André Bouchat (83 ans) est probablement un peu de tout cela. Si sa gestion permet à Marche-en-Famenne d’épouser un fracassant développement économique et culturel depuis 1986, ses méthodes à l’ancienne divisent et laissent peu de place à la succession. Le maïeur va-t-il, comme il le souhaite, mourir en scène ?
Pas facile de trouver des interlocuteurs prêts à parler ouvertement d’André Bouchat. Goguenard, le bourgmestre de Marche-en-Famenne avance leur « peur de passer pour des lèche-cul ». Les collaborateurs et opposants d’hier et d’aujourd’hui réclamant l’anonymat invoquent quant à eux la crainte d’un retour de manivelle. L’octogénaire prévient pourtant : « Pas de source, pas de questions. » Une méthode cavalière pour fermer d’emblée la porte aux critiques. Et limiter le sujet de l’entretien à son bilan politique, incontestable, impressionnant. À la tête de la ville sans interruption depuis 1986, quand Les Engagés s’appelaient encore le Parti social-chrétien, André Bouchat