À tout moment la rue peut aussi dire non

N°21 / Hiver 2023
Journaliste Nicolas Lahaut
Photographe Sarah Lowie

Colère. Partout. Dans tous les secteurs professionnels. On peut travailler et être pauvre, dans la Belgique des années 2020. On peut travailler et frissonner à la caisse du supermarché, au bureau, à la pompe, dans son salon. Alors que l’hiver se profilait, que les factures d’énergie annuelles obstruaient tous les horizons, que le monde syndical organisait sa contre-offensive, « Wilfried » a pénétré le quotidien de ses affiliés, de ses délégués en entreprise, de ses secrétaires permanents. Un bilan de santé des troupes, une coupe transversale des craintes et des émois. Dans des organisations secouées par les attaques extérieures, par les dissensions internes, tout le monde s’accorde sur un point : à tout instant, ça peut péter.

 

1. La grève Un peï originaire de Jallet avait volé une vache à Ciney. Gui de Dampierre était marquis de Namur, comte de Flandre et amateur de viande rouge. En l’an de grâce 1275, à l’occasion de la foire d’Andenne, il avait organisé un grand tournoi dans la cité des ours et le peuple avait afflué. Le voleur de la vache et son propriétaire contrarié s’y étaient croisés par hasard, ce dernier avait reconnu l’animal et hurlé au scandale, des baillis, seigneurs et comtes s’étaient mêlés à l’histoire, les ego et les convoitises féodales avaient suffi à tout faire dégénérer

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Wilfried N°21 - Le vent se lève


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