Un : l’Europe. Two : l’Amérique du Nord. San : le Japon. Les pays de la Triade, comme disent les initiés. Depuis un demi-siècle, sous l’impulsion originelle de l’industriel américain David Rockefeller, d’influentes personnalités issues des milieux de l’industrie, de la finance, de la politique, de la presse, des universités, se réunissent, chaque année, pour penser la politique et l’économie internationales. Un peu pour réseauter, aussi. Leur point commun : un attrait certain pour le libéralisme, la dérégulation, le libre-échange, le mondialisme. Parmi eux, des patronymes plus ou moins connus, en Belgique. Thomas Leysen, Herman Van Rompuy, Alexia Bertrand, Thomas Dermine… Immersion dans un monde où fantasmes complotistes et discours convenus laissent, souvent, peu de place aux questions légitimes.
« Est-il possible que personne n’ait remarqué que tous trois assistent régulièrement aux réunions du groupe Bilderberg et de la Trilatérale ? » Un mercredi grisâtre de novembre 2009. Dans l’enceinte du Parlement européen, la ruade est lancée par le député Mario Borghezio, membre de la Ligue du Nord italienne, parti souverainiste et identitaire aujourd’hui dirigé par Matteo Salvini. Dans le viseur de l’élu d’extrême droite, notamment, un certain Herman Van Rompuy. Depuis quelques jours, le nom du Premier ministre belge, jusque-là inconnu sur la scène européenne, est sur les lèvres de tous les diplomates. Un consensus se dégagerait, entre