Rajae Maouane (Ecolo), not your habibti

N°16 / Été 2021
Journaliste Delphine Pouppez

On lui prédisait un mandat fantôme à cause de l’omniprésence et de l’envergure de Jean-Marc Nollet, son binôme à la tête d’Ecolo. Mais Rajae Maouane, enfant de Molenbeek issue de la diaspora marocaine, jeune femme sans expérience politique, a traversé la pandémie et les turbulences communautaires sans passer pour une anonyme. Parfois à ses dépens, par exemple quand elle communique maladroitement sur les réseaux sociaux au point d’être accusée d’antisémitisme. Celle qui enjambe chaque jour le canal en jean et en baskets pour rallier les lieux du pouvoir annonce que la nouvelle génération – créative, féministe, tolérante – va « mettre le feu ». Et elle compte bien participer à la fronde, compte TikTok et stories Insta à l’appui.

 

Sur le pont de la chaussée de Gand, entre le quai des Charbonnages et le quartier Dansaert, Rajae Maouane prend la pose. Pas très à l’aise. Lâche quelques vannes, comme à son habitude quand l’attention est un peu trop rivée sur elle à son goût. Heureusement pour elle, malgré l’objectif, la coprésidente Ecolo passe relativement inaperçue : 1,56 m, combo jean-baskets, l’assurance de se fondre dans la foule. Et de lui ressembler. Dessous, l’eau brune s’écoule lentement, gravant imperturbablement la frontière entre deux mondes, deux faces de la capitale qui se dévisagent. D’un côté, Molenbeek-Saint-Jean, deuxième commune la plus pauvre

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