Suzanne Boonen-Moreau : « Mon féminisme, c’est la défense des femmes violentées, mises au placard »

N°16 / Été 2021
Photographe Caroline Lessire

« Tu gardes ta toge, tu mets tes dossiers devant ton ventre et tu le rentres… » Première femme au poste de magistrat à Dinant et Namur, Suzanne Boonen-Moreau a tracé un sillon dès les années 1960 : celui d’une juge parmi les hommes, une féministe catholique qui n’hésitait pas à plaider enceinte — n’en déplaise aux vieux bâtonniers. À la vindicte, populaire elle a toujours opposé un haut sens de la justice, que ce soit pour défendre Michelle Martin à sa libération ou s’indigner contre la violence des réseaux sociaux lorsqu’ils s’en sont pris, fin 2020, au « cycliste des Hautes Fagnes ». Rencontre en vallée mosane, au rythme d’un oratorio de Falvetti.

Sous un crachin pas du tout de saison, quelque part entre Namur et Dinant, la villa mosane familiale émerge des brumes matinales. « Entrez, c’est ouvert ! » Une grande dame aux cheveux blancs et courts nous accueille dans un salon tamisé. Les enceintes chantent Il diluvio universale, œuvre de Falvetti interprétée par le Chœur de chambre de Namur et l’ensemble Cappella Mediterranea, sous la direction du chef argentin Leonardo García Alarcón. Les notes baroques sont régulièrement interrompues par les allées et venues des enfants et petits-enfants. Les meubles et les murs témoignent du passage des nombreux visiteurs occasionnels ou

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