Type wallon : taille trapue, tête ronde, nez large et court, yeux foncés, chevelure châtain. Type flamand : scalp allongé, figure étroite, nez long, mâchoire proéminente, cheveux et yeux clairs. Au départ de crânes déterrés dans plusieurs cimetières de Belgique, le réputé zoologue liégeois Julien Fraipont distingue à la fin du XIXe siècle la race des Wallons de la race des Flamands. Une théorie scientifiquement bancale, mais qui influencera l’idéologie du mouvement wallon jusqu’au début du siècle dernier et validera aux yeux de certains l’idée selon laquelle ce pays est impossible à métisser. Une sombre histoire où tout le monde prend cher, surtout les Flamands, ces ivrognes bouffeurs de patates, et même ces « bâtards » de Bruxellois.
Un morceau de crâne tout cassé. Peuplé de trous, fissuré. Pour arriver jusqu’au bureau étroit du bâtiment B18-Paléontologie et Minéralogie, Valentin Fischer nous a fait passer par le réfectoire. À un jet de touillette de la machine à café, on a reluqué le squelette complet, monté sur socle, d’une hyène des cavernes de l’époque glaciaire. Impressionné comme un gosse. En comparaison, les bouts d’os rafistolés que le paléontologue saisit délicatement entre ses mains gantées nous font l’effet mitigé d’un lundi de novembre. Pas à lui. « Hop là ! Le voilà : l’enfant d’Engis. Schmerling l’a trouvé en 1829, quasiment complet. Le crâne