L’État est en pleine déglingue, selon Serge Lipszyc, et quand on est en charge de surveiller les services secrets belges, quand on œuvre à la sécurité d’un pays infesté d’espions et mortifié par les attentats de 2016, quand on subit la cavale d’un militaire d’extrême droite armé jusqu’aux dents, il y a de quoi s’en inquiéter. Le président du Comité R en est persuadé : la Belgique n’est toujours pas préparée à une nouvelle attaque terroriste. Ce n’est pas du James Bond, mais ça y ressemble quand même un peu.
Le « procès du siècle », celui des responsables encore en vie de la boucherie du 13 novembre 2015, se déroule en ce moment à Paris. Il agit comme une réplique discrète, mais toujours très douloureuse, du lynchage sans pareil qu’avait subi la Belgique à l’époque, et singulièrement Molenbeek, punching-ball de la presse internationale. « Ça fait vraiment quelque chose d’entendre que ce sont des humains, qu’ils sont incarnés, certains avec un léger accent belge », relève un témoin de la tuerie à propos des accusés, dans le magazine Society. Quatre mois après Paris, c’était au tour de Bruxelles d’être