Prêtre défroqué, excommunié pour avoir tenté de tuer le pape Jean-Paul II à Fátima, l’ancien sergent espagnol Juan Fernández Krohn passe désormais ses journées à la Bibliothèque royale de Belgique, où il entretient un blog à la gloire de dictateurs tels que Poutine et Pinochet. Rencontre avec « JFK » sur un banc public, l’un des derniers endroits qui veuillent bien de lui.
Sur un banc public ceinturé de rosiers, le vieux curé défroqué reproduit le geste à trois reprises, la main qui empoigne un objet imaginaire, le bras qui s’élance à l’horizontale d’un coup sec et retombe aussi vite, attiré vers le sol par une force invisible. Des touristes passent durant la brève représentation; une femme interrompt sa marche, tente fugacement de percer la signification de la pantomime. Juan Fernández Krohn se rassoit, reprend son souffle. « J’étais sous surveillance depuis quelques minutes. On m’épiait… » La conversation aurait dû se dérouler à la Bibliothèque royale de Belgique, où nous nous étions