Elio Di Rupo, l’ensorceleur

N°9 / Automne 2019
Journaliste Paul Piret
Photographe Roger Job

On lui promettait la maison de repos après les élections du 26 mai, le destin du pays est une fois de plus entre les mains de cette bête immortelle. Les mémoires d’Elio Di Rupo, président du PS depuis vingt ans, vont bientôt rivaliser d’énormité avec ceux de l’empereur Hadrien rédigés par Marguerite Yourcenar – son livre de chevet. Mais cet homme aux sept ou neuf vies, ce latin lover abonné au Doudou et aux boîtes gay du quartier Fontainas, ce self-made-man et son enfance à la « Germinal », lui qui a le goût pour le mélodrame politique à l’italienne, sait que ce nouveau chapitre risque d’être le plus sombre de tous.

Et si c’était un animal ? Un vrai, hein. Pas la bête politique dont il s’est forgé le blindage à force de persévérance, d’endurance, d’expérience. Vous dites : un papillon ? Joli ! Oui, toujours exposé mais jamais saisissable, il aurait bien, du genre papilionidé, les antennes aux aguets et l’attirance pour la lumière, un talent pour l’esquive qui d’un battement d’ailes évacue les contingences et contourne les risques, ces si trompeuses apparences de nonchalance qui cachent mal l’application travailleuse à butiner de cible en cible au long des opportunités. Quand bien même, avec le temps, la légèreté est venue

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Wilfried N°9 - Voyage au bout de la Flandre


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