Piet Chielens : « Si le nationalisme est la force dominante en Flandre, ça vient de la Première Guerre mondiale »

Hors-série 2023 / Hiver 2023
Journaliste François Brabant
Photographe Stefaan Temmerman

De son enfance dans un village du Westhoek, dans une campagne hantée par les morts de 1914–1918, Piet Chielens a gardé une leçon pour la vie : la guerre doit toujours être envisagée à hauteur d’homme. Devenu à l’âge adulte le directeur du prestigieux musée In Flanders Fields, à Ypres, cet ancien banquier n’a cessé d’étudier les rouages du premier conflit mondial. Ces cinq années-là, expose-t-il, ont contribué de façon décisive à l’essor du nationalisme flamand, et bouleversé sans recours le visage de la Belgique.

Ypres, ville martyre, ville-monde par le sang versé. Toutes les nationalités, tous les continents s’y croisèrent et s’y entassèrent. Depuis la première bataille, entamée le 19 octobre 1914, jusqu’à l’ultime offensive du 28 septembre 1918, l’ancienne cité drapière fut l’épicentre d’une violence insensée, jamais vue encore dans l’histoire humaine. Pendant quatre ans, la ligne de front aura à peine oscillé. Les com-bats se concentrent sur une toute petite portion du territoire belge, dans la plaine de l’Yser. Ils se déchaînent d’une manière inouïe le long d’une quasi-verticale qui va de Nieuport à Ploegsteert, en passant par Dixmude, Passendaele, Kemmel, Messines…

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