Hé les scouts ! Amour, haine et nœuds de foulards

N°20 / Automne 2022
Journaliste Nicolas Lahaut
Photographe François Struzik

Chaque été, c’est la même rengaine. Alors que Suricate, Bagheera, Flupke et Wapiti débarquent par milliers en godasses-foulards dans le sud du pays, les sites d’information s’affolent : riverains excédés par le bruit des cantiques, bacs de Cara Pils exhumés des intendances, intoxications alimentaires générales, bambins sans surveillance dans les villages. Sur les réseaux sociaux, la guerre est déclarée. La moitié de la Belgique semble détester les scouts. L’autre les défendre ardemment. Mais qui sont les scouts ? Et qui sont ceux qui ne les aiment pas ? Qu’est-ce que cela raconte de notre société ? Plongée dans la Belgique de Baden-Powell, des brelages de 1910 aux « totoches » de 2022.

« Hé les scouts ! » La patrouille de Basindo file droit. Chaque boy a le regard planté dans les chaussures boueuses du collègue devant. La bagnole a ralenti à leur hauteur. Dedans, quatre mecs un peu excités, la vingtaine, chope à la main. « Hé les scouts, ça va ou quoi ? Hé, fils de pute, regarde-moi quand je te parle. » Basindo a seize ans. Dans le petit groupe dont il a la charge, le plus jeune, Irbis, en a douze. Un préado un brin trop fougueux. « C’est ta mère, la pute ! » éructe-t-il avant de

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