Avant de diriger l’Europe depuis Bruxelles, Ursula von der Leyen a passé son enfance dans la capitale belge. Une première période qui a nourri la seconde, et contribué à faire de « Röschen » la femme politique la plus puissante du monde, fondatrice du Green Deal européen, figure féministe de premier plan et europhile jusqu’à la moëlle. La guerre en Ukraine a encore renforcé son emprise, au moment où l’Union européenne suscite une attraction inattendue.
« Pendant un temps, nous avons regardé au bord de l’abîme. »
Chapitre I – Un nid d’aigle au Berlaymont Quand il était président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker vivait à l’hôtel, dans un appartement de cinquante mètres carrés loué pour 3 250 euros par mois. Son prédécesseur José Manuel Barroso avait choisi une maison de maître bruxelloise ornementée de livres et d’œuvres d’art. Ursula von der Leyen, elle, dort au Berlaymont. Elle y travaille lourd, elle y mange léger, elle y prend sa douche, elle y fait des rêves. Elle y administre un continent. Bruxelles ce n’est pas l’Atomium, le canal, Koekelberg, le Sablon, Flagey ni les Marolles, ce n’est