Arno, the european cowboy

N°18 / Printemps 2022

Entouré d’un halo de lumière se découpant dans la fumée, santiags aux pieds, Arno surgissait sur scène comme une apparition chimérique tirée d’une cérémonie rituelle. L’écrivain Philippe Marczewski remonte ses souvenirs d’adolescence, déjà fasciné par ce rockeur hirsute projetant l’image floue d’une Belgique rapiécée, extravagante, sans logique apparente.

On trouve dans les collections du musée du Louvre une sanguine anonyme de la fin du XVIe siècle, on y voit une foule agenouillée devant un autel de fortune d’où monte une colonne de fumée, et hors de la fumée un visage émerge et c’est le visage d’un dieu, et dans la foule quelque chose passe comme une stupeur. Dieu apparaissant dans la fumée d’un sacrifice, tel est le nom de la sanguine, et tel fut Arno Hintjens ce soir-là, à la fin des années 1990, quand il commença son concert. La lumière blanche des spots formait à travers sa

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Wilfried N°18 - Europa! Europa!


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