Pas d’interview dans un bureau sans âme avec le «Harvard boy » du PS, pas de costume cintré ni de souliers bien lustrés, mais un trek jusqu’au sommet des terrils de Charleroi, chaussé de bottines de rando. Pas de questions à propos de la réindustrialisation de la Wallonie ou du fonds européen de 5,3 milliards d’euros sur lequel est assis le secrétaire d’État à la Relance. Non, nous ne voulions parler que d’une seule chose avec Thomas Dermine : le féminisme. « J’ai accepté votre invitation en sachant que mes propos ne seraient pas toujours bien reçus », confesse le socialiste. Pressentant qu’il allait marcher sur des œufs (et des monticules de schiste).
Au diable les souliers cirés minute, la cravate branchouille, le costume parfaitement ajusté. Ce matin, Thomas Dermine porte un imperméable passe-partout et des bottines de marche. Face à nous s’étend le centre commercial Rive Gauche, blason ostentatoire de la revitalisation de la ville. À l’horizon, le dessin d’une colline semble défier le temps qui passe. Le terril des Piges. Notre guide du jour prend la tête de cordée. Sa foulée rythmée et enjouée lui confère un air enfantin. À quelques mètres seulement du métro Charleroi-Ouest se dresse la Porte d’Hadrien. L’ouverture est percée dans l’ancien mur d’un charbonnage dont on