Benoît Lutgen : « J’ai un rapport presque philosophique à la bouffe »

N°25 / Printemps 2024
Journaliste Nicolas Lahaut
Journaliste Alix Gobert
Journaliste François Brabant

Bastogne n’a plus de gare, mais un restaurant qui y ressemble fort. C’est dans cette institution née au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, mariant ambiance de bistro parisien et réplique de l’Orient-Express, que Benoît Lutgen a reçu « Wilfried » pour un bon suprême de volaille des familles, bien gras comme il faut. Bien gras et bien grave aussi, car les lourds sujets d’actualité ne manquaient pour accompagner la ripaille : la crise agricole, les inspecteurs de l’Afsca, les traités commerciaux « couille-boule »… Ce qui n’a pas empêché le bourgmestre de Bastogne et député européen de nous dévoiler son secret le plus intime. Ou comment il s’y prend pour préparer la meilleure « soupe du chasseur » du cœur de l’Ardenne.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Léopold et Marie-José Bertholet, de Bastogne, avaient récupéré un vieux wagon de tram de l’armée qu’ils avaient installé en bordure de la grand-rue commerçante pour y vendre des frites. Ils l’avaient vite troqué contre une voiture-restaurant dans le plus pur style Pullman Company et, certainement pas rebutés par une vie de labeur dans la vapeur de graisse de bœuf, avaient écumé à son bord toutes les foires de Belgique. Au milieu des années 1950, le couple avait encastré l’engin dans la façade d’un bâtiment de la place McAuliffe — du nom de ce

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Wilfried N°25 - Israël-Palestine, aux sources d'une particularité belge


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