Histoire d’une cover : hors-série « Zones à défendre »

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Comment des moutons gaumais sont-ils devenus les vedettes de notre second hors-série ? Pieter Willems, le directeur artistique de « Wilfried », revient sur la conception graphique de notre numéro spécial « Zones à défendre », dédié à l’écologie.


Après un pre­mier hors-série sor­ti fin 2019, et inti­tu­lé « Le pays où tout est per­mis », Wilfried a publié en décembre 2020 son second hors-série. Une édi­tion spé­ciale entiè­re­ment dédié à la ques­tion de l’écologie, avec pour titre « Zones à défendre ».

Si la cou­ver­ture des numé­ros habi­tuels exigent d’ordinaire un gros tra­vail de créa­tion gra­phique, incluant des mon­tages et des illus­tra­tions, il en va autre­ment des hors-séries dont la Une est consti­tuée d’une simple pho­to. Le tout est de bien choi­sir laquelle… Et de lui acco­ler le titre adé­quat, avec les bonnes cou­leurs, la bonne typographique.

« Le tra­vail est très dif­fé­rent des covers gra­phiques », éclaire Pieter Willems, direc­teur artis­tique de Wilfried. Dans la concep­tion des hors-séries, le plus dur n’est en effet pas de trou­ver « l’idée géniale » pour la Une, mais de rete­nir une pho­tos, et une seule, par­mi de très nom­breuses pos­si­bi­li­tés. « Le hors-série “Zones à défendre” com­pre­nait un port­fo­lio d’une qua­ran­taine de pages, ce qui ne ren­dait vrai­ment pas la tâche facile ».

Dans un pre­mier temps, le gra­phiste a envoyé à l’équipe de Wilfried une pre­mière salve de pro­po­si­tions com­pre­nant pas moins de qua­torze pro­jets de cou­ver­tures. « Le but était de l’envoyer à dif­fé­rentes per­sonnes afin de récol­ter des avis, des sen­sa­tions », pré­cise-t-il. Car quand une cou­ver­ture se base sur une pho­to, seul les goûts et les cou­leurs importent.

Le gros tra­vail de Pieter Willems a donc consis­té à cher­cher le meilleur cadrage et la meilleure com­bi­nai­son de pho­tos. « A l’origine, on avait pour idée de réa­li­ser une cou­ver­ture où une seule et même image débu­tait sur la Une et se pro­lon­geait sur la back cover, comme ça avait été le cas pour le hors-série “Le pays où tout est per­mis” en 2019. » Cette idée n’a fina­le­ment pas été gar­dée. Deux pho­to­gra­phies dif­fé­rentes ayant été rete­nues pour la cou­ver­ture finale, l’une à l’avant, l’autre à l’arrière du magazine.

Si la réa­li­sa­tion d’une cou­ver­ture demande géné­ra­le­ment beau­coup de temps et néces­site de nom­breux aller-retours entre les bureaux du gra­phiste à Gand et la rédac­tion du maga­zine, le cas des cou­ver­tures pho­to est quelque peu dif­fé­rent. « Ce type de cover demande beau­coup moins de temps de tra­vail, confie Pieter Willems. C’est beau­coup plus simple car soit tu aimes, soit tu n’aimes pas la pho­to. » La sélec­tion s’apparente à une course par éli­mi­na­tion. Petit à peu, les choix pos­sibles se res­serrent. Jusqu’au moment fati­dique où une pho­to, la pho­to, finit par émerger.

Pour « Zones à défendre », le choix final s’est por­té sur une image du pho­to­graphe néer­lan­dais Károly Effenberger prise au petit matin, lors d’un repor­tage en Gaume en novembre der­nier. Restait alors à la reca­drer soi­gneu­se­ment en sélec­tion­nant la par­tie de l’image la plus inté­res­sante : les petits mou­tons à l’avant-plan.